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  LA CHAPELLE
 

Joyau de l'art néo-gothique, la chapelle du Collège Saint-Hadelin mérite à coup sûr la description qui va suivre et que l'on voudrait présenter comme un humble hommage au génie de ses bâtisseurs, architecte, décorateurs.

Le pignon (photo de 2006)
Brève notice historique
Le Collège avait vingt ans. Il convenait de le doter d'un lieu de culte digne du passé, déjà réjouissant, de l'institution, mais surtout de ses ambitions. La première pierre fut posée en 1901, le 19 mars, jour de la fête de saint Joseph, par le deuxième directeur, M. l'abbé Bovens. Les travaux allaient durer moins de deux ans, l'inauguration ayant lieu le 20 janvier 1903.
Les deux dates nous sont révélées par l'inscription lapidaire figurant dans le pignon, au droit du portail.


D.O.M.
DIVIQVE CORDIS CULTUI
PRIMUM EDIS (sic) LAPIDEM
BEATO JOSEPHO AUSPICE
DIE XIX MARTII ANNI MCMI
V. J. DOUTRELOUX EPISCOPO
H. BOVENS RECTOR POSUIT
DIE XX JANUARII MCMIII
MNG HTO RUTTEN CONSECRATA
POUR LE CULTE DE DIEU TRES BON [ET] TRES GRAND
ET DE SON DIVIN COEUR
LA PREMIÈRE PIERRE DE CET ÉDIFICE
SOUS LA PROTECTION DE SAINT JOSEPH
LE 19 MARS DE L'AN 1901
V. J. DOUTRELOUX ÉTANT ÉVÊQUE
H. BOVENS DIRECTEUR A POSÉ.
LE 20 JANVIER 1903
CONSACRÉE PAR MGR H[UBER]T RUTTEN

NB: L'abréviation D. O. M. représente quasi toujours le datif Deo Optimo Maximo. Au départ, c'est une expression latine réservée à Jupiter; les chrétiens l'adoptèrent et on la trouve sur les sépultures et édifices religieux. Ici, il convient de lire le génitif DEI OPTIMI MAXIMI dépendant de CULTUI.

Une inscription sur un des vitraux (Munificentia magistrorum, 1902, Grâce à la générosité des professeurs, 1902) nous indique l'année de leur placement, tandis que le tabernacle du maître-autel est millésimé de 1904 par un chronogramme hICCe reDeMptor hICCe perennIs hostIa (Voici le rédempteur, voici la victime éternelle). Dans les années trente exista un projet d'agrandissement par un transept qui lui aurait conféré la forme classique de croix latine; ce projet n'aboutit pas; le Collège en a conservé un plan.



Le gros-oeuvre et les dimensions
Le chevet (photo de 1920)
Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, l'art religieux s'est progressivement détourné des tendances baroques, dont les fantaisies pouvaient distraire le fidèle, pour s’adonner à un style davantage propice au recueillement et à la prière. Le mouvement artistique s'inspire principalement des réalisations médiévales, en leurs thèmes, formes et techniques. L'église modèle est la Sainte-Chapelle de Louis IX, de style gothique rayonnant; elle va influencer maints architectes, qui trouvent dans le néo-gothique l'occasion de laisser beaucoup de place aux oeuvres des maîtres verriers.

La maçonnerie de notre chapelle est en briques, avec quelques rares appels au petit granit; des contreforts protègent la verticalité des murs, et confèrent du rythme à l'aspect extérieur. L'entrée principale est à l'ouest, le choeur à l'est, comme d'habitude. Le pignon comporte en tout huit vitraux, deux petits au rez-de- chaussée, trois au niveau de la tribune, et, dans le triangle supérieur, un triplet donnant sur les combles. Le portail en chêne à double battant est surmonté d'une ogive. Devant le tympan, une statue du Sacré-Coeur se dresse sur le linteau illustré d'un chronogramme qui rappelle la consécration et son millésime 1903:
saCratIssIMo CorDI ConseCrata (Consacrée au très Sacré-Coeur)
La nef

Seize grandes baies en tuffeau, élancées, divisées sur la largeur en deux parties - dans le choeur, au pignon - ou en trois parties - dans la nef - par des meneaux, sont, la plupart, décorées de splendides vitraux, ces deux ou trois parties étant elles-mêmes surmontées de "trèfles" à quatre ou six lobes. La toiture à deux versants est recouverte d'ardoises, elle s'agrémente du côté ouest d'un clocheton composé d'une tourelle ajourée et d'une pyramide effilée.

Le tympan

Seize grandes baies en tuffeau, élancées, divisées sur la largeur en deux parties - dans le choeur, au pignon - ou en trois parties - dans la nef - par des meneaux, sont, la plupart, décorées de splendides vitraux, ces deux ou trois parties étant elles-mêmes surmontées de "trèfles" à quatre ou six lobes. La toiture à deux versants est recouverte d'ardoises, elle s'agrémente du côté ouest d'un clocheton composé d'une tourelle ajourée et d'une pyramide effilée.



Le mobilier

L'autel principal

Le mobilier se compose:
- de trois autels en marbre et d’une crédence, dus au ciseau du marbrier liégeois A. Peeters, qui appose sa signature au flanc droit du principal; prédelle et tabernacles sont l'oeuvre de l'orfèvre liégeois Emile Pirotte: on trouve son nom gravé à l’angle inférieur droit de la prédelle; de part et d'autre du maîtreautel, les courtines avec leurs chandeliers et anges dorés sont imitées de celles de l'église des Chandelles à Arras;
- de trente-neuf bancs de cinq à six places, en chêne, finement ouvragés;
- de lambris et de quatre confessionnaux de la même essence;
- d'un élément original: Au mur de droite, une tribune permettait aux religieuses qui étaient en service au Collège de suivre l'office sans être mêlées aux élèves;
- d'une table d'autel et d’un lutrin en chêne bien dans le style de l'époque; ils proviendraient de l'ancien oratoire des religieuses.

Les portes des confessionnaux sont surmontées de panneaux sculptés représentant des scènes en relation étroite avec le sacrement de pénitence, chacune dotée d'une légende taillée dans le bois, soit, en partant du choeur:
- Quorum remiseritis peccata remittuntur eis (A ceux dont vous aurez remis les péchés, ceux-ci leur sont remis).
- Fides tua te salvam fecit. Vade in pace. (Ta foi t'a sauvée. Va en paix): paroles de Jésus à la femme pécheresse, LUC, VII, 50.
- Pater peccavi in coelum et coram te, LUC, XV, 21 (Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi): paroles du fils prodigue à son père.
- Inveni ovem meam quae perievat (sic) LUC, XV, 6 (J'ai retrouvé ma brebis qui était perdue).

La prédelle de l'autel majeur, en laiton argenté et doré, est remarquable. De part et d'autre du tabernacle ciselé, orné d’émaux et de pierres semiprécieuses, figure une frise de douze personnages bibliques, évangélistes et autres saints désignés par leurs noms et disposés de façon symétrique, soit, si on les unit deux par deux en partant des extrémités:
- Melchisedech // Abraham: deux personnages de la Genèse;
- Moïse // Malachie: deux prophètes;
- Mathieu // Luc: deux évangélistes;
- Marc // Jean: idem;
- Julienne de Cornillon, qui instaura la Fête-Dieu // Eve Recluse, religieuse de Saint-Martin, qui la promut;
- Urbain IV, qui l'universalisa //Thomas d'Aquin, le célèbre docteur de l'Eglise, contemporain d'Urbain IV;


Les  quatre premières scènes  de l'histoire d'Hadelin

Egalement répartis, huit panneaux illustrent des épisodes de la vie de saint Hadelin. Ils sont réalisés par l’orfèvre Pirotte. Les sujets et les légendes sont identiques à ceux de la célèbre châsse conservée à la Collégiale de Visé, soit à gauche, puis à droite:
1. Le songe d’Hadelin. Ipsa columba docet meritis quibus ipse refulget (La colombe elle-même montre par quels mérites lui-même brille).
2. L’accueil de disciples. Virtutum meritis crescit subjec-tiomitis (Une douce soumission croît grâce aux mérites des vertus).
3. La rencontre de Pépin. Paret Pippinus decernit ius Hadelinus (Pépin apparaît - ou obéit ?- ; Hadelin décide de ce qui est juste).
4. Remacle bénit Hadelin. Vires dat famulis sancti benedictio patris (Elle donne des forces à ses disciples, la bénédiction du saint père).
5. Le miracle de la source à Franchimont. Mens orat munda nec fit mora prosilit unda (Un esprit pur prie et sans délai la source jaillit).

6. La guérison d’une muette à Dinant. Corde preces solvit et linguae vincla solvit (Avec coeur, il exauce les prières et libère la langue de ses entraves).

Sur les autels, trois inscriptions en lettres de laiton magnifient leurs dédicataires respectifs:
- Tota pulchra es Maria (Tu es toute belle, ô Marie).
- Ecce panis angelorum (Voici le pain des anges).
- Sicut lilium efflorebit (Comme le lis, il fleurira).




Les peintures murales


Les surfaces murales, surtout celles du choeur et du côté droit de la nef sont recouvertes de nombreuses peintures illustrant des épisodes de l'écriture sainte et de l'histoire, légendées elles aussi. Le nom de leur auteur se cache derrière le maître-autel dans le texte suivant:

AD DIVI CORDIS MAJOREM GLORIAM
ANNO D[OMINI] MDCCCCIV
IUBILEO B[EATAE] M[ARIAE] V[IRGINIS] CONCEPTIONIS IMMACULATAE SACRO
PIE X PONTIFICE MAXIMO
MARTINO HUBERTO RUTTEN LEODIENSI ANTISTITE
IUXTA LINEAMENTA AUGUSTI JAVAUX
TEMPLUM HOC PICTURIS ORNATUM
POUR ACCROÎTRE LA GLOIRE DU DIVIN COEUR
L'ANNEE DU SEIGNEUR 1904
LORS DU JUBILE SACRE DE L'IMMACULEE CONCEPTION DE LA
BIENHEUREUSE VIERGE MARIE
PIE X ETANT SOUVERAIN PONTIFE
MARTIN HUBERT RUTTEN ETANT EVEQUE DE LIEGE
D'APRES LES DESSINS D' AUGUSTE JAVAUX
CE TEMPLE A ETE ORNE DE PEINTURES

Cet Auguste Javaux est connu comme marchand d'articles religieux établi à Liège, rue Saint-Paul. Il n'est vraisemblablement pas le réalisateur des peintures.

Nous allons passer celles-ci en revue, en partant du premier confessionnal pour aller, via le choeur, jusqu'à la tribune.

Dans la nef, à gauche: Dieu chasse Adam et Eve de l'Eden: Inimicitias ponam inter te et mulierem ipsam conteret caput tuum (J'établirai une hostilité entre toi et la femme même. [Son lignage] t'écrasera la tête). Genèse, III, 15;

Dans le choeur, moult évocations des préfigurations de l'eucharistie dans l'Ancien Testament, bien dans l'esprit du temps, comme au Moyen-Age:
- La pâque juive : Pascha nostrum immolatus est Christus (Le Christ, notre pâque, a été immolé). Selon la règle, on immole l'agneau en se tenant debout, le bâton de l'exode au corps ; dans le coin inférieur gauche, on retrouve l'évocation de l'exode avec le manteau, le chapeau, la gourde et le bâton de pèlerin ;
- La manne dans le désert : Panem de coelo dedit eis. Jo. VI 31. (Il leur a donné le pain venu du ciel, Jean, VI, 31). Moïse fait aussi, en utilisant son bâton, jaillir du rocher une source ;
- La procession de l'arche de l'alliance et la danse de David devant celle-ci :
Laudate eum in psalterio et cithara. (Louez-le sur le tambourin et la cithare).
L'arche d'alliance, destinée à contenir les tables de la Loi, était le symbole de la présence de Dieu parmi son peuple;
- L'ange de Yahvé s'adresse au prophète Elie: Surge comede grandis tibi restat via 3 REG. 19. (Lève-toi, mange, longue est la route qu'il te reste [à accomplir] 3e livre des Rois, 19). En fait, la référence exacte est 1 REG. 19, les livres des Rois n'étant d'ailleurs que deux;
- Les pains de proposition: Melchisedech, roi de Shalem et prêtre du Dieu Très Haut apporte du pain et du vin à Abraham : Christus Dominus Sacerdos in aeternum panem et vinum obtulit (Le Christ Seigneur Prêtre pour l'éternité offrit le pain et le vin) cf. Genèse, XIV, 18;
- Episode de Caïn et Abel: Respexit Dominus Abel et munera ejus. (Le Seigneur regarda Abel et son offrande) cf. Genèse, IV, 4.
- Episode de la vie de Joseph: Clamavit populus ad regem…Ille respondit Ite ad Joseph (Le peuple réclama au Pharaon [de quoi manger]. Celui-ci répondit […]: «Allez trouver Joseph [et faites ce qu’il vous dira]» cf. Genèse, XLI, 55.

L'arc triomphal est orné de représentations de saints et d'anges. Au pied des saints, à gauche, figure une représentation de la façade est du Collège, à droite, une vue de Visé à partir de la rive gauche de la Meuse. Sur la partie supérieure de l'ogive, douze Chérubins et Séraphins adorent l'Agneau, autour duquel sont diposés quatre médaillons illustrés des emblèmes des évangélistes. Sous les anges, encore une citation, de l'Apocalypse de saint Jean : Benedictio et gratiarum actio / honor et virtus Deo nostro. Apoc. VII, 12 (Bénédiction, action de grâces / honneur et vertu pour notre Dieu). Sous l'Agneau, sur les pages d'un livre ouvert: Sum ego alpha et omega (Je suis l'alpha et l'oméga).




Plus bas, les saints en adoration sont nommés en latin, chacun dans son auréole.
Le choix des saints fut dicté par le souci d’évoquer l’eucharistie, la science, la jeunesse;
à gauche:
- saint Bonaventure, théologien du 13e s. surnommé " Docteur séraphique ";
- saint Henri, empereur germanique de 1002 à 1024 (Henri II), signalé pour sa pureté et sa chasteté; il porte la chapelle de Bamberg, dont il a fondé le diocèse.
- saint Hubert, évêque de Tongres, Maastricht et Liège, mort en 727; son visage serait celui de l'abbé bâtisseur, Hubert Bovens;
- saint Vincent-de-Paul (1581-1660), fondateur de nombreuses oeuvres de charité, notamment en faveur des enfants trouvés;
- saint Jean-Baptiste, le précurseur du Messie; sur son étendard: Ecce Panis Angelorum (Voici le Pain des Anges);
- saint Tarcisius (4e s.), qui préféra se faire massacrer plutôt que de laisser profaner l'eucharistie qu'il portait;
- sainte Gertrude, religieuse du 13e s., particulièrement dévote; à moins que ce ne soit Gertrude de Nivelles (626-659), fille de Pépin de Landen, abbesse, dès 647, du monastère de Nivelles fondé par sa mère, sainte Itte.
à droite:
- saint Jean-Baptiste de la Salle, qui, en 1682, fonda la congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes, vouée à l'éducation des enfants pauvres;
- sainte Agnès, vierge romaine martyrisée en 303 sous Dioclétien à l'âge de douze ans pour avoir refusé de renoncer à son voeu de virginité;
- saint Thomas d'Aquin, philosophe italien, docteur de l'Eglise (1225-1274); à ses pieds le livre ouvert porte les mots Lauda Sion Salvatorem (Sion, loue ton Sauveur);
- saint Jean Berchmans (Diest 1599 - Rome 1621), brillant étudiant en philosophie, dévoué à la Vierge et au service de ses frères ; patron des novices jésuites;
- saint Stanislas Kostka (1550-1568), jeune noble polonais, élève des jésuites à Vienne, entré au noviciat d'Augsbourg contre la volonté de son père ; patron des novices;
- saint Louis de Gonzague (1568-1591), jésuite italien mort au service des pestiférés, patron de la jeunesse;
- saint François de Sales (1567-1322), docteur de l'Eglise, fondateur de l'ordre de la Visitation ; patron des Salésiens, qui se consacrent à l'enseignement.

Sur la face intérieure de l'arc triomphal sont représentés les symboles de la passion du Christ:
à gauche, la couronne d'épines, la colonne de flagellation, le fouet et les verges et le roseau tenant lieu de sceptre, le titulus INRI, la croix;
à droite, la lance et l'éponge d'hysope et l'échelle, les dés, la tunique, les clous, le marteau et les tenailles.
Dans la voûte du choeur, parmi les motifs végétaux évoluent des anges, et l'on retrouve le même chronogramme que sur le tabernacle du maître-autel.
Signalons encore les médaillons avec bustes d'anges. A droite de l'autel, l'un d'eux comporte la citation Et Verbum caro factum est (Et le Verbe s'est fait chair).
(Jean, I, protoévangile).

Sur la partie supérieure du mur droit de la nef figurent trois représentations de caractères divers, légendées:
- Saint Martin partage son manteau avec un pauvre : Pauperi ac nudo Martinus partem dat chlamidis (A un homme pauvre et nu, Martin donne une partie de son manteau);
- Evocation du salut d'Hadelin : Euge serve bone intra in gaudium Domini tui (Très bien, bon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur). Le sarcophage porte : Hadelinus requiescat in pace (Qu’Hadelin repose en paix);
- Charlemagne accueille le pape Léon III chassé de Rome par une faction romaine : Carolus Magnus obviam Leoni III ad Paderbonam (Charlemagne à la rencontre de Léon III à Paderborn). Signalons que, en échange de sa protection, Léon III couronnera Charlemagne empereur d'Occident en l'an 800, le jour de Noël.
La scène de Paderborn rappelle donc un épisode particulièrement important pour l'histoire de la chrétienté en Europe.

Sous ces trois scènes, on trouve représentés huit saints et prophètes, faisant face aux apôtres alignés dans les vitraux :
- S. Gregorius ;
- S. Augustinus, tenant le " De civitate Dei " ;
- S. Ambrosius ;
- S. Hieronymus, tenant les " Biblia Sacra " (la Bible) ;
- S. Daniel, avec lion et inscription " LXX hebdomades abbreviate (sic) sunt "
(Septante semaines ont été abrégées). Le songe de Daniel indique l'urgence de la conversion ;
- S. Ezechiel, avec inscription : Aspice Domine de sede tua (Regarde, Seigneur, du haut de ton siège) ;
- S. Jeremias, avec texte Suscitabo David germen iustum JER XXIII (Je susciterai à David un germe juste) ; verset 5 ;
- S. Isaïas, avec texte : Deus ipse veniet Is. XXXV (Dieu lui-même viendra).

Tout le long de la nef - au-dessus des confessionnaux et lambris - et du choeur se déroulent diverses citations:
- (sur le mur de gauche de la nef) Charissimi, si sic Deus dilexit nos, et nos debemus alterutrum diligere. Si diligamus invicem Deus in nobis manet et charitas ejus in nobis perfecta est I Jo 4. (Très chers, si Dieu nous a aimés ainsi, nous aussi nous devons nous aimer les uns les autres. Si nous nous aimons mutuellement, Dieu demeure en nous et son amour en nous est accompli). 1ère épître de St Jean, IV, 11-12;
- (sur l'arc triomphal, à gauche) Sanctus, sanctus (Saint, saint);
- (dans le choeur, à gauche) Laudamus te Benedicimus te (Nous te louons, nous te bénissons);
- (derrière l'autel) Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat (Le Christ triomphe, le Christ règne, le Christ commande);
- (dans le choeur, à droite) Adoramus te Glorificamus te (Nous t'adorons, nous te glorifions);
- (sur l'arc triomphal, à droite) Hosanna in excelsis (Hosanna au plus haut [des cieux]);
- (sur le mur de droite, après la légende de la scène du Pharaon) Sic enim Deus dilexit mundum ut filium suum unigenitum daret ut omnis qui credit in eum non pereat sed habeat vitam aeternam. Jo. III 16 (Dieu a aimé le monde au point de lui donner son fils unique, afin que celui qui croit en lui ne meure pas, mais possède la vie éternelle. Jean, III, 16).

Au-dessus des vitraux de la tribune figurent, à droite, les armoiries papales avec la devise INSTAURARE OMNIA IN CHRISTO (Instaurer toutes choses dans le Christ), à gauche, les armoiries épiscopales avec la devise NON RECUSO LABOREM (Je ne refuse pas le labeur).



Les vitraux


Les vitraux sont remarquables autant par leur facture soignée que par les sujets qu'ils représentent.
Dans le choeur, de gauche à droite, nous pouvons admirer:
- l'adoration des bergers; la Vierge remettant le rosaire à saint Dominique (à noter, l'emblème du chien tenant dans ses crocs une torche enflammée);
- le Calvaire, avec le soldat romain Longin, le tout surmonté du pélican allégorique; le Sacré-Coeur et sainte Marguerite-Marie Alacoque, Visitandine (1647-1690, Paray-le-Monial) qui en répandit le culte; à noter, l'inscription au pied de ce vitrail: Restituit 1949 J. B. Jacobs Bruxelles II (J. B. Jacobs a restauré en 1949, Bruxelles II). Il s'agit vraisemblablement d'une restauration consécutive au largage d'une bombe durant la guerre;
- l'atelier de charpentier de Nazareth, avec la présence des parents de la Vierge, Anne et Joachim; la mort de saint Joseph.
Dans la nef,
- au mur nord, en partant du choeur:
- "Laissez venir à moi les petits enfants" avec l’inscription Munificentia magistrorum 1902 (Grâce à la générosité des professeurs, 1902).
Suivent les douze apôtres, nommés :
- S. Judas Thadeus, S. Simon, S. Jacobus Minor (Jacques le Mineur);
- S. Mathaeus, S. Bartholomeus, S. Thomas;
- S. Philippus, S. Andrea, S. Jacobus Major;
- S. Ioannes, S. Petrus, S. Paulus.

Trois polyboles sont consacrés à trois des quatre évangélistes: Marc, Luc, Mathieu. Pourquoi pas à Jean? Il restait pourtant plusieurs polylobes.
Petit mystère...
- au mur sud, près du choeur:
- St Hadelin, avec inscriptions: Amicale des Anciens Maîtres et Elèves,
1881-1981; Fortitudo mea dominus (Le Seigneur est ma force): devise de Mgr van Zuylen; Armand Romainville III 1981 invenit fecitque (Création et réalisation d’Armand Romainville en mars 1981).
A la tribune,
- au mur nord:
- S. Gregorius, avec partition du début du Gloria en grégorien;
- au mur ouest:
- S. Maternus, S. Servasius, avec aigle et dragon;
- S. Hubertus, avec cerf, S. Lambertus avec palme des martyrs;
- S. Hadelinus, avec missel ouvert, S. Remaclus avec loup et tenant en main une abbaye en miniature.

Le chemin de croix, les statues, les mosaïques
Un document conservé au Collège atteste que, le 23 septembre 1905, Mgr Rutten, évêque de Liège, autorisa l'érection d'un chemin de croix dans la chapelle. La quatorzième station est signée, pour l'ensemble, d’A.P. Windhausen. L'influence des peintres italiens du Quattrocento est évidente. Le support des peintures est le bois.

Il y a six statues en plâtre dans la chapelle:
- sainte Marie et saint Joseph sur les autels latéraux;
- saint Antoine de Padoue, le Sacré-Coeur et saint Jean Berchmans contre le mur droit de la nef;
- l'ange gardien sous l'escalier de la tribune; selon M. l'abbé Noirfalise, qui était déjà au Collège en 1932, elle aurait été offerte en action de grâces par la maman d'un élève qui aurait évité le pire lors d'une chute.
On peut inclure ici le crucifix suspendu au-dessus de l'autel, qui provient du réfectoire.

Parmi les trésors de la chapelle, il convient encore de mentionner plusieurs vases sacrés de très belle facture, calices, ciboires, ostensoir, reliquaireainsi que des ornements sacerdotaux.
Mentionnons enfin les belles mosaïques qui ornent majestueusement le sol de leurs rinceaux: elles sont, à n'en point douter, l'oeuvre d'artisans italiens, grands spécialistes en la matière.




Un lieu de culte à classer
La chapelle du Collège Saint-Hadelin a longtemps été le lieu de célébrations quotidiennes pour les élèves et les professeurs de la maison. En 1964, les élèves du cycle supérieur avaient dans leur horaire deux messes par semaine; le directeur Thimister célébrait, tandis que les abbés Lemaire et Menten confessaient et que l'abbé Delanaye exerçait la surveillance. En 1968, le doyen Mockels proposa la célébration d'une messe le dimanche matin. M. l'abbé Thimister accepta et chargea de cet office M. l'abbé Et. Van den Peereboom, qui accomplit ce ministère avec grande compétence et dévouement insigne pendant 34 ans, jusqu'en 2002. Le nombre de prêtres s'amenuisant, on dut se résoudre à la supprimer le 1er septembre.

Aujourd’hui, la chapelle sert encore de lieu de culte à la fin de l’année scolaire ainsi qu’aux grandes fêtes de l’année liturgique, et, de manière sporadique, à d’autres moments. Depuis l’arrivée de M. le doyen Desonay en 2004, elle accueille, en six offices, tous les élèves du Collège pour les eucharisties de la rentrée car elle convient mieux aujourd’hui que la Collégiale pour ces célébrations.

Rendons ici hommage à une personne dévouée qui a longtemps veillé et continue aujourd'hui à veiller, en collaboration avec le directeur du Collège, à son entretien et à sa bonne conservation: il s'agit de Monsieur Jan Keulders, directeur de la chorale Dona Fabiola depuis plus de cinquante ans. Il convient de le remercier pour tant de sollicitude et de générosité.

Même si notre chapelle se voit moins fréquentée aujourd'hui qu'elle ne le fut antérieurement, il importe de la préserver pour l'avenir, parce qu'elle recèle des oeuvres artistiques de qualité indiscutable, parce qu'elle est un bel exemple de l'architecture et de la décoration néo-gothiques de notre région, parce qu'elle fait partie du patrimoine artistique et culturel de Visé et de la Basse-Meuse, parce qu'elle peut aussi, comme elle l'a déjà fait à maintes reprises accueillir des manifestations culturelles dans des conditions optimales, parce que la récession actuelle de la pratique religieuse n'est peut être que le creux d'une vague…

La toiture de la sacristie a été réfectionnée en 2005. Il conviendrait de réparer les outrages subis par certains vitraux au fil du temps. Il siérait que la chapelle du collège Saint-Hadelin bénéficie de la part des pouvoirs publics d'un classement au rang des monuments à conserver et donc à léguer, dans le meilleur état de conservation possible, aux générations futures. Puissent saint Hadelin et la mémoire de nos prédécesseurs nous aider dans notre volonté d'atteindre ces nobles objectifs!


 
   
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