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                                  Joyau 
                                      de l'art néo-gothique, la chapelle 
                                      du Collège Saint-Hadelin mérite 
                                      à coup sûr la description qui 
                                      va suivre et que l'on voudrait présenter 
                                      comme un humble hommage au génie 
                                      de ses bâtisseurs, architecte, décorateurs. 
                                       
                                       
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                                      Brève notice historique 
                                        Le Collège avait vingt ans. Il 
                                        convenait de le doter d'un lieu de culte 
                                        digne du passé, déjà 
                                        réjouissant, de l'institution, 
                                        mais surtout de ses ambitions. La première 
                                        pierre fut posée en 1901, le 19 
                                        mars, jour de la fête de saint Joseph, 
                                        par le deuxième directeur, M. l'abbé 
                                        Bovens. Les travaux allaient durer moins 
                                        de deux ans, l'inauguration ayant lieu 
                                        le 20 janvier 1903.  
                                      Les deux dates nous sont révélées 
                                      par l'inscription lapidaire figurant dans 
                                      le pignon, au droit du portail. 
                                      
                                      
                                         
                                          D.O.M. 
                                            DIVIQVE CORDIS CULTUI 
                                            PRIMUM EDIS (sic) LAPIDEM 
                                            BEATO JOSEPHO AUSPICE  
                                            DIE XIX MARTII ANNI MCMI  
                                            V. J. DOUTRELOUX EPISCOPO  
                                            H. BOVENS RECTOR POSUIT  
                                            DIE XX JANUARII MCMIII  
                                            MNG HTO RUTTEN CONSECRATA  | 
                                          POUR LE CULTE DE DIEU 
                                            TRES BON [ET] TRES GRAND 
                                            ET DE SON DIVIN COEUR  
                                            LA PREMIÈRE PIERRE DE CET ÉDIFICE 
                                             
                                            SOUS LA PROTECTION DE SAINT JOSEPH 
                                             
                                            LE 19 MARS DE L'AN 1901  
                                            V. J. DOUTRELOUX ÉTANT ÉVÊQUE 
                                             
                                            H. BOVENS DIRECTEUR A POSÉ. 
                                             
                                            LE 20 JANVIER 1903  
                                            CONSACRÉE PAR MGR H[UBER]T 
                                            RUTTEN  | 
                                         
                                       
                                      | 
                                 
                               
                              
                              NB: L'abréviation 
                              D. O. M. représente quasi toujours le datif 
                              Deo Optimo Maximo. Au départ, c'est une expression 
                              latine réservée à Jupiter; 
                              les chrétiens l'adoptèrent et on la 
                              trouve sur les sépultures et édifices 
                              religieux. Ici, il convient de lire le génitif 
                              DEI OPTIMI MAXIMI dépendant de CULTUI.
                              
                              Une inscription sur un des vitraux (Munificentia 
                              magistrorum, 1902, Grâce à la générosité 
                              des professeurs, 1902) nous indique l'année 
                              de leur placement, tandis que le tabernacle du maître-autel 
                              est millésimé de 1904 par un chronogramme 
                              hICCe reDeMptor hICCe perennIs hostIa (Voici le 
                              rédempteur, voici la victime éternelle). 
                              Dans les années trente exista un projet d'agrandissement 
                              par un transept qui lui aurait conféré 
                              la forme classique de croix latine; ce projet n'aboutit 
                              pas; le Collège en a conservé un plan.
                              
                               
                               
                               Le gros-oeuvre et les dimensions
                                 
                                  | 
                                     | 
                                  Au 
                                      cours de la seconde moitié du 19e 
                                      siècle, l'art religieux s'est progressivement 
                                      détourné des tendances baroques, 
                                      dont les fantaisies pouvaient distraire 
                                      le fidèle, pour s’adonner à 
                                      un style davantage propice au recueillement 
                                      et à la prière. Le mouvement 
                                      artistique s'inspire principalement des 
                                      réalisations médiévales, 
                                      en leurs thèmes, formes et techniques. 
                                      L'église modèle est la Sainte-Chapelle 
                                      de Louis IX, de style gothique rayonnant; 
                                      elle va influencer maints architectes, qui 
                                      trouvent dans le néo-gothique l'occasion 
                                      de laisser beaucoup de place aux oeuvres 
                                  des maîtres verriers.  | 
                                 
                               
                              
                                 
                                  |  
                                      
                                      La maçonnerie de notre chapelle 
                                      est en briques, avec quelques rares appels 
                                      au petit granit; des contreforts protègent 
                                      la verticalité des murs, et confèrent 
                                      du rythme à l'aspect extérieur. 
                                      L'entrée principale est à 
                                      l'ouest, le choeur à l'est, comme 
                                      d'habitude. Le pignon comporte en tout huit 
                                      vitraux, deux petits au rez-de- chaussée, 
                                      trois au niveau de la tribune, et, dans 
                                      le triangle supérieur, un triplet 
                                      donnant sur les combles. Le portail en chêne 
                                      à double battant est surmonté 
                                      d'une ogive. Devant le tympan, une statue 
                                      du Sacré-Coeur se dresse sur le linteau 
                                      illustré d'un chronogramme qui rappelle 
                                      la consécration et son millésime 
                                      1903: 
                                      saCratIssIMo CorDI ConseCrata (Consacrée 
                                      au très Sacré-Coeur)
  | 
                                   | 
                                 
                               
                              
                              Seize grandes baies en tuffeau, élancées, 
                              divisées sur la largeur en deux parties - 
                              dans le choeur, au pignon - ou en trois parties 
                              - dans la nef - par des meneaux, sont, la plupart, 
                              décorées de splendides vitraux, ces 
                              deux ou trois parties étant elles-mêmes 
                              surmontées de "trèfles" 
                              à quatre ou six lobes. La toiture à 
                              deux versants est recouverte d'ardoises, elle s'agrémente 
                              du côté ouest d'un clocheton composé 
                              d'une tourelle ajourée et d'une pyramide 
                              effilée.
                              
                              
                                 
                                   | 
                                  Seize 
                                      grandes baies en tuffeau, élancées, 
                                      divisées sur la largeur en deux parties 
                                      - dans le choeur, au pignon - ou en trois 
                                      parties - dans la nef - par des meneaux, 
                                      sont, la plupart, décorées 
                                      de splendides vitraux, ces deux ou trois 
                                      parties étant elles-mêmes surmontées 
                                      de "trèfles" à quatre 
                                      ou six lobes. La toiture à deux versants 
                                      est recouverte d'ardoises, elle s'agrémente 
                                      du côté ouest d'un clocheton 
                                      composé d'une tourelle ajourée 
                                  et d'une pyramide effilée.  | 
                                 
                               
                                
                                 
                                Le mobilier  
                              
                                 
                                   | 
                                  Le 
                                      mobilier se compose: 
                                      - de trois autels en marbre et d’une 
                                      crédence, dus au ciseau du marbrier 
                                      liégeois A. Peeters, qui appose sa 
                                      signature au flanc droit du principal; prédelle 
                                      et tabernacles sont l'oeuvre de l'orfèvre 
                                      liégeois Emile Pirotte: on trouve 
                                      son nom gravé à l’angle 
                                      inférieur droit de la prédelle; 
                                      de part et d'autre du maîtreautel, 
                                      les courtines avec leurs chandeliers et 
                                      anges dorés sont imitées de 
                                      celles de l'église des Chandelles 
                                      à Arras; 
                                      - de trente-neuf bancs de cinq à 
                                      six places, en chêne, finement ouvragés; 
                                      - de lambris et de quatre confessionnaux 
                                      de la même essence; 
                                      - d'un élément original: Au 
                                      mur de droite, une tribune permettait aux 
                                      religieuses qui étaient en service 
                                      au Collège de suivre l'office sans 
                                      être mêlées aux élèves; 
                                      - d'une table d'autel et d’un lutrin 
                                      en chêne bien dans le style de l'époque; 
                                      ils proviendraient de l'ancien oratoire 
                                  des religieuses.  | 
                                 
                               
                              
                              Les portes des confessionnaux sont surmontées 
                              de panneaux sculptés représentant 
                              des scènes en relation étroite avec 
                              le sacrement de pénitence, chacune dotée 
                              d'une légende taillée dans le bois, 
                              soit, en partant du choeur: 
                              - Quorum remiseritis peccata remittuntur eis (A 
                              ceux dont vous aurez remis les péchés, 
                              ceux-ci leur sont remis). 
                              - Fides tua te salvam fecit. Vade in pace. (Ta foi 
                              t'a sauvée. Va en paix): paroles de Jésus 
                              à la femme pécheresse, LUC, VII, 50. 
                              - Pater peccavi in coelum et coram te, LUC, XV, 
                              21 (Père, j'ai péché contre 
                              le ciel et devant toi): paroles du fils prodigue 
                              à son père. 
                              - Inveni ovem meam quae perievat (sic) LUC, XV, 
                              6 (J'ai retrouvé ma brebis qui était 
                              perdue). 
                               
                              La prédelle de l'autel majeur, en laiton 
                              argenté et doré, est remarquable. 
                              De part et d'autre du tabernacle ciselé, 
                              orné d’émaux et de pierres semiprécieuses, 
                              figure une frise de douze personnages bibliques, 
                              évangélistes et autres saints désignés 
                              par leurs noms et disposés de façon 
                              symétrique, soit, si on les unit deux par 
                              deux en partant des extrémités: 
                              - Melchisedech // Abraham: deux personnages de la 
                              Genèse; 
                              - Moïse // Malachie: deux prophètes; 
                              - Mathieu // Luc: deux évangélistes; 
                              - Marc // Jean: idem; 
                              - Julienne de Cornillon, qui instaura la Fête-Dieu 
                              // Eve Recluse, religieuse de Saint-Martin, qui 
                              la promut; 
                              - Urbain IV, qui l'universalisa //Thomas d'Aquin, 
                              le célèbre docteur de l'Eglise, contemporain 
                              d'Urbain IV; 
                              
                              
                                 
                                  |  
                                     | 
                                  Egalement 
                                      répartis, huit panneaux illustrent 
                                      des épisodes de la vie de saint Hadelin. 
                                      Ils sont réalisés par l’orfèvre 
                                      Pirotte. Les sujets et les légendes 
                                      sont identiques à ceux de la célèbre 
                                      châsse conservée à la 
                                      Collégiale de Visé, soit à 
                                      gauche, puis à droite: 
                                      1. Le songe d’Hadelin. Ipsa columba 
                                      docet meritis quibus ipse refulget (La colombe 
                                      elle-même montre par quels mérites 
                                      lui-même brille). 
                                      2. L’accueil de disciples. Virtutum 
                                      meritis crescit subjec-tiomitis (Une douce 
                                      soumission croît grâce aux mérites 
                                      des vertus). 
                                      3. La rencontre de Pépin. Paret Pippinus 
                                      decernit ius Hadelinus (Pépin apparaît 
                                      - ou obéit ?- ; Hadelin décide 
                                      de ce qui est juste). 
                                      4. Remacle bénit Hadelin. Vires dat 
                                      famulis sancti benedictio patris (Elle donne 
                                      des forces à ses disciples, la bénédiction 
                                      du saint père). 
                                      5. Le miracle de la source à Franchimont. 
                                      Mens orat munda nec fit mora prosilit unda 
                                      (Un esprit pur prie et sans délai 
                                      la source jaillit). 
                                    | 
                                 
                               
                              6. La guérison d’une muette à 
                              Dinant. Corde preces solvit et linguae vincla solvit 
                              (Avec coeur, il exauce les prières et libère 
                              la langue de ses entraves). 
                               
                              Sur les autels, trois inscriptions en lettres de 
                              laiton magnifient leurs dédicataires respectifs: 
                              - Tota pulchra es Maria (Tu es toute belle, ô 
                              Marie). 
                              - Ecce panis angelorum (Voici le pain des anges). 
                              - Sicut lilium efflorebit (Comme le lis, il fleurira).
                              
                               
                              
                              Les peintures murales 
                               
                               
                              
                              
                              Les surfaces murales, surtout celles du choeur et 
                              du côté droit de la nef sont recouvertes 
                              de nombreuses peintures illustrant des épisodes 
                              de l'écriture sainte et de l'histoire, légendées 
                              elles aussi. Le nom de leur auteur se cache derrière 
                              le maître-autel dans le texte suivant:
                              
                              
                                 
                                  AD 
                                    DIVI CORDIS MAJOREM GLORIAM 
                                    ANNO D[OMINI] MDCCCCIV 
                                    IUBILEO B[EATAE] M[ARIAE] V[IRGINIS] CONCEPTIONIS 
                                    IMMACULATAE SACRO 
                                    PIE X PONTIFICE MAXIMO 
                                    MARTINO HUBERTO RUTTEN LEODIENSI ANTISTITE 
                                    IUXTA LINEAMENTA AUGUSTI JAVAUX 
                                    TEMPLUM HOC PICTURIS ORNATUM | 
                                  POUR 
                                    ACCROÎTRE LA GLOIRE DU DIVIN COEUR 
                                    L'ANNEE DU SEIGNEUR 1904 
                                    LORS DU JUBILE SACRE DE L'IMMACULEE CONCEPTION 
                                    DE LA 
                                    BIENHEUREUSE VIERGE MARIE 
                                    PIE X ETANT SOUVERAIN PONTIFE 
                                    MARTIN HUBERT RUTTEN ETANT EVEQUE DE LIEGE 
                                    D'APRES LES DESSINS D' AUGUSTE JAVAUX 
                                    CE TEMPLE A ETE ORNE DE PEINTURES | 
                                 
                               
                               Cet Auguste Javaux est connu 
                                comme marchand d'articles religieux établi 
                              à Liège, rue Saint-Paul. Il n'est 
                                vraisemblablement pas le réalisateur des 
                                peintures. 
                              Nous allons passer celles-ci 
                                en revue, en partant du premier confessionnal 
                                pour aller, via le choeur, jusqu'à la tribune. 
                              Dans la nef, à gauche: 
                                Dieu chasse Adam et Eve de l'Eden: Inimicitias 
                                ponam inter te et mulierem ipsam conteret caput 
                                tuum (J'établirai une hostilité 
                              entre toi et la femme même. [Son lignage] 
                                t'écrasera la tête). Genèse, 
                                III, 15; 
                               
                              Dans le choeur, moult évocations des préfigurations 
                                de l'eucharistie dans l'Ancien Testament, bien 
                                dans l'esprit du temps, comme au Moyen-Age: 
                              - La pâque juive : Pascha nostrum immolatus 
                                est Christus (Le Christ, notre pâque, a 
                              été immolé). Selon la règle, 
                                on immole l'agneau en se tenant debout, le bâton 
                                de l'exode au corps ; dans le coin inférieur 
                                gauche, on retrouve l'évocation de l'exode 
                                avec le manteau, le chapeau, la gourde et le bâton 
                                de pèlerin ; 
                              - La manne dans le désert : Panem de coelo 
                                dedit eis. Jo. VI 31. (Il leur a donné 
                              le pain venu du ciel, Jean, VI, 31). Moïse 
                                fait aussi, en utilisant son bâton, jaillir 
                                du rocher une source ; 
                              - La procession de l'arche de l'alliance et la 
                              danse de David devant celle-ci : 
                              Laudate eum in psalterio et cithara. (Louez-le 
                              sur le tambourin et la cithare). 
                              L'arche d'alliance, destinée à contenir 
                                les tables de la Loi, était le symbole 
                                de la présence de Dieu parmi son peuple; 
                              - L'ange de Yahvé s'adresse au prophète 
                                Elie: Surge comede grandis tibi restat via 3 REG. 
                                19. (Lève-toi, mange, longue est la route 
                                qu'il te reste [à accomplir] 3e livre des 
                                Rois, 19). En fait, la référence 
                                exacte est 1 REG. 19, les livres des Rois n'étant 
                                d'ailleurs que deux; 
                              - Les pains de proposition: Melchisedech, roi 
                              de Shalem et prêtre du Dieu Très 
                                Haut apporte du pain et du vin à Abraham 
                                : Christus Dominus Sacerdos in aeternum panem 
                                et vinum obtulit (Le Christ Seigneur Prêtre 
                                pour l'éternité offrit le pain et 
                                le vin) cf. Genèse, XIV, 18; 
                              - Episode de Caïn et Abel: Respexit Dominus 
                                Abel et munera ejus. (Le Seigneur regarda Abel 
                                et son offrande) cf. Genèse, IV, 4. 
                              - Episode de la vie de Joseph: Clamavit populus 
                              ad regem…Ille respondit Ite ad Joseph (Le 
                                peuple réclama au Pharaon [de quoi manger]. 
                                Celui-ci répondit […]: «Allez 
                                trouver Joseph [et faites ce qu’il vous 
                                dira]» cf. Genèse, XLI, 55. 
                               
                              L'arc triomphal est orné de représentations 
                                de saints et d'anges. Au pied des saints, à 
                              gauche, figure une représentation de la 
                                façade est du Collège, à 
                              droite, une vue de Visé à partir 
                                de la rive gauche de la Meuse. Sur la partie supérieure 
                                de l'ogive, douze Chérubins et Séraphins 
                                adorent l'Agneau, autour duquel sont diposés 
                                quatre médaillons illustrés des 
                                emblèmes des évangélistes. 
                                Sous les anges, encore une citation, de l'Apocalypse 
                                de saint Jean : Benedictio et gratiarum actio 
                                / honor et virtus Deo nostro. Apoc. VII, 12 (Bénédiction, 
                                action de grâces / honneur et vertu pour 
                                notre Dieu). Sous l'Agneau, sur les pages d'un 
                                livre ouvert: Sum ego alpha et omega (Je suis 
                                l'alpha et l'oméga). 
                                 
                                  
                                 
                                Plus bas, les saints en adoration sont nommés 
                                en latin, chacun dans son auréole. 
                                Le choix des saints fut dicté par le souci 
                                d’évoquer l’eucharistie, la 
                                science, la jeunesse; 
                                à gauche: 
                                - saint Bonaventure, théologien du 13e 
                                s. surnommé " Docteur séraphique 
                                "; 
                                - saint Henri, empereur germanique de 1002 à 
                                1024 (Henri II), signalé pour sa pureté 
                                et sa chasteté; il porte la chapelle de 
                                Bamberg, dont il a fondé le diocèse. 
                                - saint Hubert, évêque de Tongres, 
                                Maastricht et Liège, mort en 727; son visage 
                                serait celui de l'abbé bâtisseur, 
                                Hubert Bovens; 
                                - saint Vincent-de-Paul (1581-1660), fondateur 
                                de nombreuses oeuvres de charité, notamment 
                                en faveur des enfants trouvés; 
                                - saint Jean-Baptiste, le précurseur du 
                                Messie; sur son étendard: Ecce Panis Angelorum 
                                (Voici le Pain des Anges); 
                                - saint Tarcisius (4e s.), qui préféra 
                                se faire massacrer plutôt que de laisser 
                                profaner l'eucharistie qu'il portait; 
                                - sainte Gertrude, religieuse du 13e s., particulièrement 
                                dévote; à moins que ce ne soit Gertrude 
                                de Nivelles (626-659), fille de Pépin de 
                                Landen, abbesse, dès 647, du monastère 
                                de Nivelles fondé par sa mère, sainte 
                                Itte. 
                                à droite: 
                                - saint Jean-Baptiste de la Salle, qui, en 1682, 
                                fonda la congrégation des Frères 
                                des Ecoles Chrétiennes, vouée à 
                                l'éducation des enfants pauvres; 
                                - sainte Agnès, vierge romaine martyrisée 
                                en 303 sous Dioclétien à l'âge 
                                de douze ans pour avoir refusé de renoncer 
                                à son voeu de virginité; 
                                - saint Thomas d'Aquin, philosophe italien, docteur 
                                de l'Eglise (1225-1274); à ses pieds le 
                                livre ouvert porte les mots Lauda Sion Salvatorem 
                                (Sion, loue ton Sauveur); 
                                - saint Jean Berchmans (Diest 1599 - Rome 1621), 
                                brillant étudiant en philosophie, dévoué 
                                à la Vierge et au service de ses frères 
                                ; patron des novices jésuites; 
                                - saint Stanislas Kostka (1550-1568), jeune noble 
                                polonais, élève des jésuites 
                                à Vienne, entré au noviciat d'Augsbourg 
                                contre la volonté de son père ; 
                                patron des novices; 
                                - saint Louis de Gonzague (1568-1591), jésuite 
                                italien mort au service des pestiférés, 
                                patron de la jeunesse; 
                                - saint François de Sales (1567-1322), 
                                docteur de l'Eglise, fondateur de l'ordre de la 
                                Visitation ; patron des Salésiens, qui 
                                se consacrent à l'enseignement. 
                                 
                                Sur la face intérieure de l'arc triomphal 
                                sont représentés les symboles de 
                                la passion du Christ: 
                                à gauche, la couronne d'épines, 
                                la colonne de flagellation, le fouet et les verges 
                                et le roseau tenant lieu de sceptre, le titulus 
                                INRI, la croix; 
                                à droite, la lance et l'éponge d'hysope 
                                et l'échelle, les dés, la tunique, 
                                les clous, le marteau et les tenailles. 
                                Dans la voûte du choeur, parmi les motifs 
                                végétaux évoluent des anges, 
                                et l'on retrouve le même chronogramme que 
                                sur le tabernacle du maître-autel. 
                                Signalons encore les médaillons avec bustes 
                                d'anges. A droite de l'autel, l'un d'eux comporte 
                                la citation Et Verbum caro factum est (Et le Verbe 
                                s'est fait chair). 
                                (Jean, I, protoévangile). 
                                 
                                Sur la partie supérieure du mur droit de 
                                la nef figurent trois représentations de 
                                caractères divers, légendées: 
                                - Saint Martin partage son manteau avec un pauvre 
                                : Pauperi ac nudo Martinus partem dat chlamidis 
                                (A un homme pauvre et nu, Martin donne une partie 
                                de son manteau); 
                                - Evocation du salut d'Hadelin : Euge serve bone 
                                intra in gaudium Domini tui (Très bien, 
                                bon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur). 
                                Le sarcophage porte : Hadelinus requiescat in 
                                pace (Qu’Hadelin repose en paix); 
                                - Charlemagne accueille le pape Léon III 
                                chassé de Rome par une faction romaine 
                                : Carolus Magnus obviam Leoni III ad Paderbonam 
                                (Charlemagne à la rencontre de Léon 
                                III à Paderborn). Signalons que, en échange 
                                de sa protection, Léon III couronnera Charlemagne 
                                empereur d'Occident en l'an 800, le jour de Noël. 
                                La scène de Paderborn rappelle donc un 
                                épisode particulièrement important 
                                pour l'histoire de la chrétienté 
                                en Europe. 
                                 
                                Sous ces trois scènes, on trouve représentés 
                                huit saints et prophètes, faisant face 
                                aux apôtres alignés dans les vitraux 
                                : 
                                - S. Gregorius ; 
                                - S. Augustinus, tenant le " De civitate 
                                Dei " ; 
                                - S. Ambrosius ; 
                                - S. Hieronymus, tenant les " Biblia Sacra 
                                " (la Bible) ; 
                                - S. Daniel, avec lion et inscription " LXX 
                                hebdomades abbreviate (sic) sunt " 
                                (Septante semaines ont été abrégées). 
                                Le songe de Daniel indique l'urgence de la conversion 
                                ; 
                                - S. Ezechiel, avec inscription : Aspice Domine 
                                de sede tua (Regarde, Seigneur, du haut de ton 
                                siège) ; 
                                - S. Jeremias, avec texte Suscitabo David germen 
                                iustum JER XXIII (Je susciterai à David 
                                un germe juste) ; verset 5 ; 
                                - S. Isaïas, avec texte : Deus ipse veniet 
                                Is. XXXV (Dieu lui-même viendra). 
                                 
                                Tout le long de la nef - au-dessus des confessionnaux 
                                et lambris - et du choeur se déroulent 
                                diverses citations: 
                                - (sur le mur de gauche de la nef) Charissimi, 
                                si sic Deus dilexit nos, et nos debemus alterutrum 
                                diligere. Si diligamus invicem Deus in nobis manet 
                                et charitas ejus in nobis perfecta est I Jo 4. 
                                (Très chers, si Dieu nous a aimés 
                                ainsi, nous aussi nous devons nous aimer les uns 
                                les autres. Si nous nous aimons mutuellement, 
                                Dieu demeure en nous et son amour en nous est 
                                accompli). 1ère épître de 
                                St Jean, IV, 11-12; 
                                - (sur l'arc triomphal, à gauche) Sanctus, 
                                sanctus (Saint, saint); 
                                - (dans le choeur, à gauche) Laudamus te 
                                Benedicimus te (Nous te louons, nous te bénissons); 
                                - (derrière l'autel) Christus vincit, Christus 
                                regnat, Christus imperat (Le Christ triomphe, 
                                le Christ règne, le Christ commande); 
                                - (dans le choeur, à droite) Adoramus te 
                                Glorificamus te (Nous t'adorons, nous te glorifions); 
                                - (sur l'arc triomphal, à droite) Hosanna 
                                in excelsis (Hosanna au plus haut [des cieux]); 
                                - (sur le mur de droite, après la légende 
                                de la scène du Pharaon) Sic enim Deus dilexit 
                                mundum ut filium suum unigenitum daret ut omnis 
                                qui credit in eum non pereat sed habeat vitam 
                                aeternam. Jo. III 16 (Dieu a aimé le monde 
                                au point de lui donner son fils unique, afin que 
                                celui qui croit en lui ne meure pas, mais possède 
                                la vie éternelle. Jean, III, 16). 
                                 
                                Au-dessus des vitraux de la tribune figurent, 
                                à droite, les armoiries papales avec la 
                                devise INSTAURARE OMNIA IN CHRISTO (Instaurer 
                                toutes choses dans le Christ), à gauche, 
                                les armoiries épiscopales avec la devise 
                                NON RECUSO LABOREM (Je ne refuse pas le labeur). 
                                 
                                 
                                  
                                 
                                 
                              Les vitraux  
                              
                                 
                                  |  
                                     | 
                                  Les 
                                      vitraux sont remarquables autant par leur 
                                      facture soignée que par les sujets 
                                      qu'ils représentent. 
                                      Dans le choeur, de gauche à droite, 
                                      nous pouvons admirer: 
                                      - l'adoration des bergers; la Vierge remettant 
                                      le rosaire à saint Dominique (à 
                                      noter, l'emblème du chien tenant 
                                      dans ses crocs une torche enflammée); 
                                      - le Calvaire, avec le soldat romain Longin, 
                                      le tout surmonté du pélican 
                                      allégorique; le Sacré-Coeur 
                                      et sainte Marguerite-Marie Alacoque, Visitandine 
                                      (1647-1690, Paray-le-Monial) qui en répandit 
                                      le culte; à noter, l'inscription 
                                      au pied de ce vitrail: Restituit 1949 J. 
                                      B. Jacobs Bruxelles II (J. B. Jacobs a restauré 
                                      en 1949, Bruxelles II). Il s'agit vraisemblablement 
                                      d'une restauration consécutive au 
                                      largage d'une bombe durant la guerre; 
                                      - l'atelier de charpentier de Nazareth, 
                                      avec la présence des parents de la 
                                      Vierge, Anne et Joachim; la mort de saint 
                                      Joseph. 
                                      Dans la nef, 
                                      - au mur nord, en partant du choeur: 
                                      - "Laissez venir à moi les petits 
                                      enfants" avec l’inscription Munificentia 
                                      magistrorum 1902 (Grâce à la 
                                      générosité des professeurs, 
                                      1902). 
                                      Suivent les douze apôtres, nommés 
                                      : 
                                      - S. Judas Thadeus, S. Simon, S. Jacobus 
                                      Minor (Jacques le Mineur); 
                                      - S. Mathaeus, S. Bartholomeus, S. Thomas; 
                                      - S. Philippus, S. Andrea, S. Jacobus Major; 
                                  - S. Ioannes, S. Petrus, S. Paulus.   | 
                                 
                               
                              Trois polyboles sont consacrés 
                              à trois des quatre évangélistes: 
                                Marc, Luc, Mathieu. Pourquoi pas à Jean? 
                                Il restait pourtant plusieurs polylobes. 
                              Petit mystère... 
                              - au mur sud, près du choeur: 
                              - St Hadelin, avec inscriptions: Amicale des Anciens 
                              Maîtres et Elèves, 
                              1881-1981; Fortitudo mea dominus (Le Seigneur 
                              est ma force): devise de Mgr van Zuylen; Armand 
                              Romainville III 1981 invenit fecitque (Création 
                                et réalisation d’Armand Romainville 
                                en mars 1981). 
                              A la tribune, 
                              - au mur nord: 
                              - S. Gregorius, avec partition du début 
                                du Gloria en grégorien; 
                              - au mur ouest: 
                              - S. Maternus, S. Servasius, avec aigle et dragon; 
                              - S. Hubertus, avec cerf, S. Lambertus avec palme 
                              des martyrs; 
                              - S. Hadelinus, avec missel ouvert, S. Remaclus 
                              avec loup et tenant en main une abbaye en miniature. 
                               
                              Le chemin de croix, les statues, les mosaïques 
                              Un document conservé au Collège 
                                atteste que, le 23 septembre 1905, Mgr Rutten, 
                              évêque de Liège, autorisa 
                                l'érection d'un chemin de croix dans la 
                                chapelle. La quatorzième station est signée, 
                                pour l'ensemble, d’A.P. Windhausen. L'influence 
                                des peintres italiens du Quattrocento est évidente. 
                                Le support des peintures est le bois.  
                               
                              Il y a six statues en plâtre dans la chapelle: 
                              - sainte Marie et saint Joseph sur les autels 
                              latéraux; 
                              - saint Antoine de Padoue, le Sacré-Coeur 
                                et saint Jean Berchmans contre le mur droit de 
                                la nef; 
                              - l'ange gardien sous l'escalier de la tribune; 
                              selon M. l'abbé Noirfalise, qui était 
                                déjà au Collège en 1932, 
                                elle aurait été offerte en action 
                                de grâces par la maman d'un élève 
                                qui aurait évité le pire lors d'une 
                                chute. 
                              On peut inclure ici le crucifix suspendu au-dessus 
                              de l'autel, qui provient du réfectoire. 
                               
                              Parmi les trésors de la chapelle, il convient 
                                encore de mentionner plusieurs vases sacrés 
                                de très belle facture, calices, ciboires, 
                                ostensoir, reliquaireainsi que des ornements sacerdotaux. 
                              Mentionnons enfin les belles mosaïques qui 
                                ornent majestueusement le sol de leurs rinceaux: 
                                elles sont, à n'en point douter, l'oeuvre 
                                d'artisans italiens, grands spécialistes 
                                en la matière. 
                                 
                                  
                                 
                                Un lieu de culte à classer 
                                La chapelle du Collège Saint-Hadelin 
                                a longtemps été le lieu de célébrations 
                                quotidiennes pour les élèves et 
                                les professeurs de la maison. En 1964, les élèves 
                                du cycle supérieur avaient dans leur horaire 
                                deux messes par semaine; le directeur Thimister 
                                célébrait, tandis que les abbés 
                                Lemaire et Menten confessaient et que l'abbé 
                                Delanaye exerçait la surveillance. En 1968, 
                                le doyen Mockels proposa la célébration 
                                d'une messe le dimanche matin. M. l'abbé 
                                Thimister accepta et chargea de cet office M. 
                                l'abbé Et. Van den Peereboom, qui accomplit 
                                ce ministère avec grande compétence 
                                et dévouement insigne pendant 34 ans, jusqu'en 
                                2002. Le nombre de prêtres s'amenuisant, 
                                on dut se résoudre à la supprimer 
                              le 1er septembre. 
                               
                                Aujourd’hui, la chapelle 
                                sert encore de lieu de culte à la fin de 
                                l’année scolaire ainsi qu’aux 
                                grandes fêtes de l’année liturgique, 
                                et, de manière sporadique, à d’autres 
                                moments. Depuis l’arrivée de M. le 
                                doyen Desonay en 2004, elle accueille, en six 
                                offices, tous les élèves du Collège 
                                pour les eucharisties de la rentrée car 
                                elle convient mieux aujourd’hui que la Collégiale 
                                pour ces célébrations. 
 
Rendons ici hommage à 
                                une personne dévouée qui a longtemps 
                                veillé et continue aujourd'hui à 
                                veiller, en collaboration avec le directeur du 
                                Collège, à son entretien et à 
                                sa bonne conservation: il s'agit de Monsieur Jan 
                                Keulders, directeur de la chorale Dona Fabiola 
                                depuis plus de cinquante ans. Il convient de le 
                                remercier pour tant de sollicitude et de générosité. 
 
                              Même si notre chapelle 
                                se voit moins fréquentée aujourd'hui 
                                qu'elle ne le fut antérieurement, il importe 
                                de la préserver pour l'avenir, parce qu'elle 
                                recèle des oeuvres artistiques de qualité 
                                indiscutable, parce qu'elle est un bel exemple 
                                de l'architecture et de la décoration néo-gothiques 
                                de notre région, parce qu'elle fait partie 
                                du patrimoine artistique et culturel de Visé 
                                et de la Basse-Meuse, parce qu'elle peut aussi, 
                                comme elle l'a déjà fait à 
                                maintes reprises accueillir des manifestations 
                                culturelles dans des conditions optimales, parce 
                                que la récession actuelle de la pratique 
                                religieuse n'est peut être que le creux 
                                d'une vague… 
                                 
                                La toiture de la sacristie a 
                                été réfectionnée en 
                                2005. Il conviendrait de réparer les outrages 
                                subis par certains vitraux au fil du temps. Il 
                                siérait que la chapelle du collège 
                                Saint-Hadelin bénéficie de la part 
                                des pouvoirs publics d'un classement au rang des 
                                monuments à conserver et donc à 
                                léguer, dans le meilleur état de 
                                conservation possible, aux générations 
                                futures. Puissent saint Hadelin et la mémoire 
                                de nos prédécesseurs nous aider 
                                dans notre volonté d'atteindre ces nobles 
                                objectifs! 
                                 
                             
 
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